Le Burkina Faso renforce sa stratégie d’industrialisation agroalimentaire avec l’inauguration d’une unité de transformation de tomate à Yako. Cette usine ambitionne de réduire la dépendance aux importations de purée de tomate et d’accroître la production locale.
Une nouvelle usine pour dynamiser la filière tomate
Le lundi 16 décembre 2024, le président burkinabè Ibrahim Traoré a inauguré une unité de transformation de tomate à Pognongo, dans le département de Yako. Cette infrastructure, baptisée Société Faso Tomates (SOFATO), a nécessité un investissement total de 5,6 milliards FCFA (8,9 millions $). Elle est mise en œuvre par la Société coopérative avec Conseil d’administration « Bâtir l’avenir » (SCOOP-CA/BA).
Capacités de production et ambitions économiques
La nouvelle unité dispose d’une capacité de traitement de 5 tonnes de tomate par heure pour la fabrication de produits dérivés. Aziz Nignan, président du Conseil d’administration de la SCOOP-CA/BA, a annoncé que la SOFATO vise un chiffre d’affaires de 7 milliards FCFA (11,2 millions $) pour sa première année d’activité, avec un début de commercialisation prévu en janvier 2025.
L’objectif principal est de réduire la dépendance du Burkina Faso vis-à-vis des importations de purée de tomate. En 2022, le pays avait importé 23 600 tonnes de ce produit pour une valeur de 8 millions $, selon les données de la FAO.
Un secteur en pleine transformation
Cette initiative s’inscrit dans un plan plus large de développement de la transformation agroalimentaire au Burkina Faso. Le 30 novembre dernier, une unité similaire avait été lancée à Bobo-Dioulasso. Cette usine, dotée d’une capacité de 6 tonnes par heure, est dédiée à la production de concentré de tomate.
Ces projets industriels visent non seulement à réduire les coûts des importations, mais aussi à stimuler la production locale de tomate. En 2022, la récolte nationale avait atteint 313 500 tonnes, plaçant le Burkina Faso au 4ème rang des producteurs d’Afrique de l’Ouest, derrière le Nigeria, le Ghana et le Niger.
Un levier pour l’économie locale
La mise en service de l’usine SOFATO devrait générer des impacts positifs pour l’économie locale :
• Valorisation de la production agricole : La filière tomate, déjà dynamique, bénéficiera d’un nouvel élan grâce à ces unités industrielles.
• Création d’emplois : Les infrastructures agroalimentaires offrent des opportunités d’emplois directs et indirects.
• Réduction des importations : La transformation locale permettra de substituer progressivement les produits importés par des productions made in Burkina Faso.
Une stratégie d’industrialisation accrue
L’inauguration de SOFATO illustre la volonté du gouvernement burkinabè de renforcer l’autosuffisance alimentaire et de développer un secteur agro-industriel performant. Cette vision s’aligne avec les objectifs nationaux de réduction de la dépendance économique et de valorisation des ressources agricoles locales.
En investissant dans la transformation agroalimentaire, le Burkina Faso entend capitaliser sur sa position de puissance agricole régionale pour accroître sa compétitivité sur le marché ouest-africain.
Vers une souveraineté alimentaire renforcée
Le lancement de l’unité de transformation de tomate à Yako marque une étape clé dans la stratégie de réduction des importations et de renforcement de la production locale. Avec des investissements similaires, le Burkina Faso pose les bases d’une filière tomate structurée, capable de contribuer durablement à l’économie nationale et à l’autosuffisance alimentaire.
