L’Agence de la sécurité aérienne de l’Union européenne a actualisé sa liste noire, interdisant l’exploitation de vols européens à 55 transporteurs africains. Parmi eux, le dernier en date : Air Tanzania.
129 compagnies interdites, 55 africaines concernées
La nouvelle liste noire de l’Union européenne publiée le vendredi 13 décembre porte désormais à 129 le nombre de compagnies aériennes interdites de vol dans l’espace européen. Sur ce total, 55 transporteurs africains figurent parmi les opérateurs sanctionnés pour des lacunes en matière de sécurité aérienne.
Les compagnies touchées sont réparties dans 12 pays africains, dont certaines font face à une interdiction totale. La dernière en date est Air Tanzania, dont les projets d’expansion vers l’Europe sont désormais compromis.
Liste des pays africains concernés
Sur les 55 transporteurs africains blacklistés :
• Zimbabwe : 1 compagnie
• Libye : 10 compagnies
• Angola : 7 compagnies (à l’exception de TAAG Angola Airlines)
• République démocratique du Congo : 13 compagnies
• République du Congo : 5 compagnies
• Djibouti : 1 compagnie
• Guinée équatoriale : 2 compagnies
• Érythrée : 2 compagnies
• São Tomé-et-Príncipe : 1 compagnie
• Soudan : 12 compagnies
• Liberia et Sierra Leone : Interdiction intégrale.
Conséquences pour les transporteurs africains
Des ambitions contrariées
Certaines compagnies aériennes africaines ambitionnaient d’étendre leur réseau vers l’Europe pour accélérer leur croissance et rentabiliser leurs investissements. Air Tanzania, récemment ajoutée à la liste noire, disposait d’une flotte moderne avec des plans d’ouverture de lignes européennes. Cette interdiction constitue un frein majeur pour le développement de la compagnie.
De même, Congo Airways, affectée par l’incapacité à voler vers des destinations européennes, a vu sa situation financière se détériorer. La compagnie, aujourd’hui limitée à une flotte réduite et lourdement endettée, a conduit l’État congolais à lancer un nouveau transporteur, Air Congo, en partenariat avec Ethiopian Airlines.
Un marché européen difficile et non toujours rentable
Si l’accès au marché européen représente un enjeu stratégique pour certains transporteurs, il ne garantit pas nécessairement une croissance durable. Le secteur de l’aviation civile africaine est confronté à des défis structurels, tels que :
• Prix élevés des billets ;
• Faible taux de remplissage des vols ;
• Concurrence accrue sur les dessertes internationales.
Air Sénégal, par exemple, a dû supprimer certaines lignes européennes jugées non rentables, tandis que Kenya Airways, malgré un réseau européen développé, reste dépendante de l’appui financier de l’État pour sa survie.
Des défis persistants pour l’aviation africaine
L’inscription de compagnies africaines sur la liste noire de l’Union européenne souligne les défis majeurs du secteur aérien sur le continent :
• Manque de surveillance rigoureuse par certaines autorités de l’aviation civile ;
• Problèmes techniques et opérationnels persistants ;
• Manque de financement et d’infrastructures modernes.
Pour répondre à ces défis, une coopération renforcée entre les États africains, les transporteurs aériens et les partenaires internationaux apparaît indispensable. Le cas d’Air Congo, développé en partenariat avec Ethiopian Airlines, pourrait servir de modèle pour d’autres nations.
Un secteur sous pression mais plein de potentiel
L’inscription de 55 compagnies africaines sur la liste noire de l’Union européenne constitue un rappel des défis structurels auxquels fait face l’aviation civile en Afrique. Si certaines compagnies voient leurs plans d’expansion contrariés, d’autres peinent à assurer leur viabilité économique.
Face à ces difficultés, des solutions comme le partenariat stratégique et la modernisation des infrastructures deviennent essentielles pour développer un secteur aérien africain sûr et compétitif sur la scène internationale.
