Le projet de pont route-rail reliant Kinshasa et Brazzaville, initié dans les années 90, a été relancé par les autorités congolaises. Les travaux de cette infrastructure stratégique pour l’intégration régionale devraient commencer en 2025, avec des objectifs d’amélioration des échanges et de la mobilité entre les deux capitales.
Initiée dans les années 90 sous la présidence de Mobutu, l’idée d’un pont reliant Kinshasa (RDC) et Brazzaville (Congo) est longtemps restée lettre morte. Aujourd’hui, ce projet ressurgit, porté par une volonté commune des deux gouvernements de renforcer les échanges économiques et l’intégration régionale. Le ministre des Infrastructures et Travaux publics de la République Démocratique du Congo, Alexis Gisaro, a récemment annoncé que les travaux physiques de ce pont route-rail de 1 575 km devraient débuter en 2025. Cette déclaration fait suite à une rencontre entre le ministre congolais et le président Denis Sassou N’Guesso de la République du Congo.
Une impulsion nouvelle pour un projet stratégique
Le ministre Alexis Gisaro a affirmé que le projet a franchi des étapes décisives, notamment avec la levée des obstacles financiers et techniques. « Nous avons donné des instructions pour qu’à partir de janvier, un chronogramme très clair soit déployé, et nous allons assurer véritablement le suivi. Les études avaient été déjà faites et toutes les négociations qui vont avec, de manière à ce que dans une perspective d’un an, que l’on procède à la pose de la première pierre », a-t-il précisé. Ce pont bimodal, qui inclura une voie ferrée, des passages piétons, et des postes de contrôle frontalier de chaque côté, est conçu comme un pont à péage traversant le fleuve Congo.
Un projet d’intégration régionale dans le cadre du NEPAD
Le pont Kinshasa-Brazzaville s’inscrit dans les initiatives du Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique (NEPAD), visant à stimuler l’intégration régionale à travers des infrastructures stratégiques. Le projet est coordonné par le Secrétaire général de la Communauté Économique des États de l’Afrique Centrale (CEEAC), et bénéficie du soutien financier de la Banque Africaine de Développement (BAD) ainsi que des deux Congo. Cet ouvrage devrait permettre de renforcer les liens entre les deux capitales, les plus proches au monde, facilitant ainsi les échanges commerciaux et les déplacements, actuellement réalisés par voie fluviale.
Un maillon clé du corridor Tripoli-Windhoek
Ce pont fera également partie du corridor de transport Tripoli-Windhoek, un axe stratégique traversant plusieurs pays africains dont le Tchad, le Cameroun, les deux Congo et l’Angola. La mise en place de cette infrastructure devrait faciliter la mobilité tout le long de ce corridor, renforçant la coopération économique régionale et l’intégration du continent.