Le Mali intensifie ses efforts pour récupérer des milliards d’impayés dus par les compagnies minières, avec l’arrestation du PDG de Resolute Mining. Le gouvernement met ainsi la pression sur les producteurs d’or pour combler un manque à gagner estimé à près de 1 milliard de dollars.
Le 10 novembre 2024, Resolute Mining a confirmé l’arrestation de son PDG, Terence Holohan, ainsi que de deux autres employés de la société australienne au Mali. Cette arrestation survient dans un contexte où les autorités maliennes renforcent leur pression sur les producteurs d’or pour recouvrer des sommes dues à l’État. Ces derniers sont accusés d’avoir causé un manque à gagner allant de 300 à 600 milliards FCFA (490 à 980 millions $) à l’État malien, d’après un audit des mines d’or achevé en 2023.
Un durcissement de la politique malienne
L’arrestation de dirigeants de sociétés minières, dont le PDG de Resolute, marque une intensification de la politique du gouvernement malien visant à récupérer des fonds importants. Le gouvernement accuse les compagnies minières, comme Resolute et Barrick, d’infractions financières, notamment des impayés de dividendes et d’impôts. Ces accusations surviennent alors que des négociations sont en cours avec les compagnies pour régler les différends. Selon la compagnie australienne, les dirigeants étaient à Bamako pour discuter des pratiques commerciales de la société et des plaintes ouvertes contre elle.
L’accord de Barrick et les tensions persistantes
L’arrestation de Terence Holohan fait écho à celle de quatre employés de Barrick Gold quelques semaines plus tôt. Ce dernier avait annoncé un accord avec les autorités maliennes, mais la compagnie a été accusée par le gouvernement de violer certains termes de cet accord, notamment en lien avec le renouvellement de ses permis. Barrick Gold, exploitant de la plus grande mine d’or du Mali, Loulo-Gounkoto, a proposé à l’État malien une répartition de 55 % des avantages économiques générés par l’exploitation minière, mais les autorités maliennes réclament environ 500 millions de dollars en impayés.
Le nouveau code minier : une évolution des relations
Le Mali cherche également à réformer son secteur minier avec un nouveau code minier, qui prévoit une participation de 35 % pour l’État et les investisseurs locaux dans les mines, contre 20 % actuellement. Ce changement pourrait avoir un impact sur les relations avec les compagnies minières, et représente une nouvelle phase de la stratégie malienne pour optimiser les revenus de son industrie aurifère.