En difficulté depuis plusieurs années, la Cotonnière Industrielle du Cameroun (Cicam) prévoit un investissement massif de 70 milliards de FCFA entre 2025 et 2030 pour moderniser son outil de production et accroître ses capacités de transformation de coton. Cette initiative pourrait marquer un tournant pour l’industrie textile camerounaise et dans la sous-région Cemac.
Un Plan de Relance pour la Cicam
Face à la concurrence asiatique et à une situation financière précaire, la Cotonnière Industrielle du Cameroun (Cicam) mise sur un programme d’investissement de 70,25 milliards de FCFA sur cinq ans. Ce financement, principalement issu de prêts bancaires, vise à augmenter la capacité annuelle de transformation de coton de l’entreprise à 5 106 tonnes, contre environ 1 500 tonnes actuellement. Ce projet implique la rénovation complète de l’outil de production, jugé vétuste, avec l’acquisition de nouvelles machines et la réparation des équipements encore utilisables.
Un représentant de l’entreprise souligne également une volonté d’abandonner le modèle de 1965, trop axé sur le pagne générique, en faveur de produits de niche comme les tenues scolaires et les tissus à thème, tels que ceux de la Journée internationale des droits de la femme.
La Cicam : Une Entreprise en Détresse
La situation de la Cicam est critique : ses capitaux propres étaient négatifs de 16,3 milliards de FCFA en 2022, tandis que sa dette s’élevait à 31 milliards de FCFA. En raison de la vétusté de ses installations, l’entreprise a même dû importer 2 millions de mètres de tissu pour répondre à la demande nationale pour le pagne du 8 mars 2024, destiné à célébrer la Journée internationale des droits de la femme.
Un Projet Stratégiquement Crucial pour la Sous-Région
En tant qu’unique entreprise textile dans la région Cemac, la Cicam occupe une position stratégique. La relance de cette entreprise pourrait renforcer le secteur industriel du Cameroun, réduire la dépendance aux importations textiles et stimuler l’emploi local. Ce projet s’inscrit dans le programme de réhabilitation des infrastructures industrielles camerounaises, initié par le gouvernement pour améliorer la compétitivité des entreprises locales. Le ministre par intérim des Mines, de l’Industrie et du Développement Technologique, Fuh Calistus Gentry, a évoqué diverses mesures de soutien, y compris un prêt de 9,06 milliards de FCFA pour relancer des unités de production d’Alucam.
