Tuesday, November 11, 2025
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XIXe Sommet de la Francophonie : Un succès tempéré par des absences africaines de marque

Bien que le XIXe Sommet de la Francophonie ait réuni des chefs d’État à Villers-Cotterêts, plusieurs absences africaines, notamment celles des dirigeants du Cameroun, du Congo et du Sénégal, ont jeté une ombre sur cet événement, symbolisant un repositionnement diplomatique marqué.

Un événement symbolique, mais incomplet

Le XIXe Sommet de la Francophonie, organisé du 4 au 5 octobre 2024 à Villers-Cotterêts et au Grand Palais en France, a rassemblé une trentaine de chefs d’État et de gouvernement. C’était un retour en France pour ce rendez-vous après une absence de 33 ans. Cependant, la réunion a été marquée par l’absence de plusieurs figures africaines de premier plan, ce qui a laissé certains observateurs s’interroger sur la symbolique de ces défections.

Des absences africaines remarquées

Parmi les absences les plus notables, celles des présidents Paul Biya du Cameroun, Denis Sassou Nguesso du Congo, Teodoro Obiang Nguema de la Guinée Équatoriale, ainsi que Bassirou Diomaye Faye du Sénégal, ont particulièrement attiré l’attention. En outre, l’absence des dirigeants du Maghreb, notamment de l’Algérie, du Maroc et de la Tunisie, tous des pays ayant une forte population francophone, a aussi marqué les esprits. Ces absences sont d’autant plus frappantes que ces dirigeants avaient participé aux récents sommets Russie-Afrique et Chine-Afrique, où l’engagement africain avait été fortement souligné.

Un repositionnement stratégique en jeu

La non-participation de plusieurs chefs d’État africains au Sommet de la Francophonie peut s’expliquer par un réajustement des priorités diplomatiques. Alors que la France était historiquement un acteur majeur sur le continent africain, ces absences révèlent un désengagement progressif ou un rééquilibrage stratégique en faveur de puissances émergentes telles que la Chine et la Russie. Ce contraste est particulièrement visible à la lumière du Sommet Russie-Afrique tenu à Saint-Pétersbourg en juillet 2023, où 17 chefs d’État africains étaient présents, malgré le contexte tendu lié à la guerre en Ukraine.

De même, le Sommet Chine-Afrique a témoigné de l’intensification des relations commerciales et diplomatiques entre l’Afrique et la Chine, notamment à travers des projets d’infrastructures majeurs et des partenariats économiques renforcés.

Une participation notable malgré tout

Malgré ces absences, plusieurs personnalités importantes ont honoré de leur présence ce XIXe Sommet de la Francophonie. Parmi elles, on peut citer le Prince Albert II de Monaco, le roi du Cambodge Norodom Sihamoni, ainsi que les présidents Paul Kagame du Rwanda et Félix Tshisekedi de la RDC. Le sommet a accueilli 160 délégations et 200 exposants pour des rencontres autour de thématiques cruciales telles que l’intelligence artificielle, la transition énergétique, le développement du capital humain, et le financement de l’innovation.

Une Francophonie en quête de renouveau

Ce XIXe Sommet de la Francophonie, malgré sa réussite organisationnelle, a mis en lumière des défis diplomatiques et des questionnements sur le rôle de la Francophonie dans un monde où de nouvelles alliances se forment. Les absences notoires de certains dirigeants africains, pourtant historiques alliés de la France, révèlent un basculement potentiel des relations diplomatiques du continent vers des partenaires émergents comme la Chine et la Russie. La Francophonie, pour continuer à jouer un rôle majeur dans l’échiquier international, devra peut-être repenser son positionnement et ses priorités stratégiques vis-à-vis de ses partenaires africains.

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Couverture du magazine Ça Presse N011, Août 2025

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