La nouvelle raffinerie de Dangote, qui devrait commencer la production de carburant d’aviation Jet A1, offre des perspectives prometteuses pour l’aviation civile en Afrique. En diminuant les coûts d’approvisionnement en carburant, elle pourrait faciliter la baisse des prix des billets d’avion et renforcer l’industrie aérienne.
Contexte et Défis de l’Aviation Civile Africaine
L’aviation civile en Afrique fait face à plusieurs défis majeurs, notamment la dépendance à l’égard des importations de carburant. Le coût des carburants d’aviation représente entre 30 et 40 % des charges d’exploitation des compagnies aériennes, influençant directement le prix des billets et la rentabilité des transporteurs. La raffinerie Dangote, qui s’apprête à produire du Jet A1, pourrait jouer un rôle clé pour surmonter ces obstacles.
Une Avancée pour le Nigeria
La raffinerie de Dangote devrait atteindre une capacité de production de 4 millions de tonnes de carburant d’aviation par an, ce qui suffira non seulement à répondre aux besoins locaux, mais également à générer un excédent pour l’exportation. Cela permettrait au Nigeria de réduire sa dépendance vis-à-vis des fournisseurs internationaux tels que TotalEnergies et ExxonMobil, tout en minimisant les défis logistiques liés à l’approvisionnement en carburant.
Réduction des Coûts d’Exploitation
Les bénéfices attendus de la raffinerie sur les coûts d’exploitation pourraient se traduire par une baisse des prix des billets d’avion. Selon Festus Keyamo, ministre de l’Aviation du Nigeria, cette réduction des coûts pourrait permettre aux compagnies aériennes d’augmenter leurs marges bénéficiaires et d’investir dans l’expansion de leur flotte et de leur réseau. En 2022, l’industrie aérienne nigériane a dépensé 192 milliards de dollars en carburant, soulignant l’impact économique d’une telle initiative.
Perspectives pour l’Afrique de l’Ouest et au-delà
En plus de satisfaire la demande locale, une partie de la production de la raffinerie sera exportée vers d’autres pays d’Afrique de l’Ouest et du continent. Cette dynamique pourrait contribuer à la rentabilité des compagnies aériennes et à la baisse des tarifs des billets, un enjeu crucial pour le développement du secteur aérien.
Besoin d’Investissements Structuraux
Malgré les prévisions de croissance du trafic aérien, estimées à 5,7 % par an jusqu’en 2034, l’aviation civile en Afrique doit surmonter des défis structurels tels que des infrastructures de qualité insuffisante, des taxes aéroportuaires élevées et une flotte limitée. De plus, la transition vers des carburants d’aviation durables (SAF) s’avère essentielle pour atteindre les objectifs de zéro émission carbone d’ici 2050, comme l’exige l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI).
