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Zlecaf : le manioc camerounais vise un marché continental de 1,3 milliard de consommateurs

Après les fruits et le thé, le manioc camerounais se prépare à conquérir le marché africain via la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf). À l’horizon 2027, les producteurs espèrent booster leurs revenus en exportant leurs cultures fraîches ou transformées, dans une filière dont le rendement atteint 1 million de FCFA par hectare.

Depuis le lancement de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), le Cameroun adopte une stratégie proactive pour promouvoir ses produits agricoles sur le marché africain. Après les succès enregistrés par le safou, le gingembre et le thé en 2022, le manioc camerounais ambitionne désormais de s’imposer sur ce marché à fort potentiel, qui pourrait lui ouvrir les portes de 1,3 milliard de consommateurs.

Objectif 2027 : booster les exportations de manioc

Le 1er novembre, des opérateurs de la filière manioc ont participé à une formation organisée par le ministère des PME. Dans le cadre du « Projet de renforcement des capacités de production, de transformation et de commercialisation des femmes entrepreneures de la filière manioc dans la Zlecaf », cette session visait à les préparer aux défis du commerce continental. L’objectif est d’augmenter la production et les recettes à l’international d’ici 2027, afin de rendre cette culture plus lucrative.

Une filière prometteuse au Cameroun

Le Cameroun produit environ 4,5 millions de tonnes de manioc par an, principalement dans le département du Moungo, région du Littoral, où les 330 000 hectares cultivés ont généré un rendement moyen de 40 tonnes par hectare en 2022. Malgré un potentiel de transformation encore limité (moins de 1 000 tonnes), les revenus moyens sont estimés à 1 million de FCFA par hectare, avec des recettes annuelles potentielles de 330 milliards de FCFA. Les exportations et les investissements en cours laissent entrevoir une multiplication des gains dans les prochaines années.

Soutien gouvernemental et investissements dans la transformation

Le gouvernement camerounais a lancé un vaste programme de développement de la filière manioc. En 2023, avec le soutien de bailleurs de fonds comme l’Inde, 13 milliards de FCFA ont été investis pour soutenir la production. Entre janvier et septembre 2024, plus de 4 milliards de FCFA ont été injectés pour renforcer les capacités de production. À court terme, quatre usines de transformation de manioc en farine locale sont en cours de planification, avec pour objectif d’atteindre 150 unités d’ici 2030.

En parallèle, une première usine moderne, d’une capacité de 550 tonnes par mois, a été inaugurée en 2023 dans la région du Sud, grâce à un investissement privé de 441 millions de FCFA. Ces initiatives visent à renforcer la filière et à offrir des perspectives économiques solides pour les producteurs locaux.

Un levier pour l’économie nationale

En investissant dans la filière manioc, le Cameroun espère non seulement valoriser ses ressources agricoles mais aussi renforcer un secteur qui emploie environ 60 % de la main-d’œuvre active nationale. L’exportation de manioc pourrait ainsi contribuer de manière significative à l’économie, dans un pays où l’agriculture est un pilier fondamental.

En s’intégrant dans le cadre de la Zlecaf, le manioc camerounais pourrait bénéficier d’un marché élargi, et offrir ainsi de nouvelles opportunités aux agriculteurs locaux. Ce développement s’inscrit dans une dynamique de transformation économique qui pourrait redéfinir le rôle du Cameroun dans le commerce intra-africain.

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