Face à une pression croissante du FMI, le gouvernement camerounais envisage de supprimer les subventions sur les carburants d’ici 2025, après deux hausses successives des prix à la pompe.
Le FMI intensifie la pression sur le gouvernement camerounais
Le Fonds monétaire international (FMI) demande au Cameroun de supprimer définitivement les subventions sur les prix des carburants, alors que le pays a déjà connu deux hausses des prix à la pompe. Une délégation du FMI, dirigée par Cemile Sancak, est actuellement en mission au Cameroun pour la 7e revue du Programme économique et financier soutenu par la Facilité élargie de crédit (FEC) et le Mécanisme élargi de crédit (Medc), du 3 au 16 octobre 2024.
Sancak a reconnu les efforts du gouvernement camerounais pour augmenter les prix des carburants, mais a souligné que tous les objectifs fixés dans le programme initial n’ont pas encore été atteints. “Il y a plusieurs réussites, mais des réformes restent à réaliser pour atteindre les objectifs globaux”, a-t-elle déclaré.
Deux hausses consécutives des prix à la pompe
Entre février 2023 et février 2024, le gouvernement a procédé à deux augmentations des prix de certains produits pétroliers. Le prix du litre de super a ainsi augmenté de 630 Fcfa à 840 Fcfa, tandis que le litre de gasoil est passé de 575 Fcfa à 828 Fcfa. Ces hausses visent à réduire progressivement la subvention, mais les prix du gaz et du pétrole lampant sont restés inchangés.
Vers une nouvelle hausse des prix ?
L’hypothèse d’une nouvelle augmentation des prix à la pompe semble plausible, compte tenu de l’insistance du FMI sur la nécessité d’éliminer les subventions. En effet, le FMI a prolongé le programme économique et financier d’un an, jusqu’en juillet 2025, en échange d’un financement supplémentaire de 145,4 millions de dollars (environ 89 milliards de Fcfa), conditionné à la mise en œuvre de réformes visant à améliorer la soutenabilité des finances publiques et à soutenir le secteur privé.
Des subventions de plus en plus coûteuses
Le Cameroun a dépensé 1 000 milliards de Fcfa en subventions en 2022, un montant qui a été réduit à 640 milliards en 2023, avec une projection de 453,3 milliards pour 2024. Cependant, cette somme devrait encore diminuer pour atteindre 80 milliards de Fcfa en 2025, une situation qui pourrait pousser le gouvernement à renoncer complètement aux subventions pour éviter une crise financière.
La Banque mondiale a souligné que les subventions sont mal ciblées et ont un effet d’éviction sur les dépenses prioritaires, notant qu’elles représentent six fois le budget alloué à l’agriculture, quatre fois celui de la santé et plus de trois fois celui de l’énergie et de l’eau.




