À l’approche de la présentation du projet de loi de finances pour l’année 2025, l’absence de la circulaire du président de la République laisse planer l’incertitude sur les priorités budgétaires, suscitant des inquiétudes au sein des institutions publiques et économiques camerounaises.
Une incertitude qui pèse sur la préparation budgétaire
À l’approche du dépôt du projet de loi de finances pour l’exercice 2025, une incertitude inédite règne dans les institutions publiques et économiques camerounaises. La circulaire présidentielle, qui fixe les grandes orientations et priorités de la politique budgétaire, n’a toujours pas été publiée. Cette situation, sans précédent, soulève des inquiétudes quant à la préparation du budget et à la gestion des investissements dans un contexte où une mission du FMI se trouve actuellement à Yaoundé.
Traditionnellement, la circulaire présidentielle est signée par le président Paul Biya entre juin et août, mais cette année, elle reste introuvable à moins d’un mois de la session parlementaire consacrée à l’examen du projet de loi de finances. Engelbert Essomba Bengono, député et ancien cadre du ministère des Finances, souligne que cette circulaire est « l’acte déclencheur » pour l’élaboration du budget, et son absence complique la planification des priorités budgétaires tant pour les ministères que pour les acteurs économiques.
Les conséquences d’un retard inacceptable
Selon la loi n°2018/012 du 11 juillet 2018, cette circulaire est essentielle car elle décrit le contexte macro-économique, fixe les objectifs de l’action publique et définit les orientations budgétaires. L’article 28 du décret n°2019/281 du 31 mai 2019 stipule que cette circulaire doit être diffusée au plus tard le 25 juin de l’année en cours. Le non-respect de cette échéance a déjà eu des répercussions sur la capacité des ministères à ajuster leurs priorités budgétaires, laissant le secteur privé dans l’incertitude quant à de potentiels nouveaux droits ou taxes.
Bien que certaines voix se veulent rassurantes, affirmant que des étapes clés du processus budgétaire ont été franchies, la situation actuelle engendre des zones d’ombre. Engelbert Essomba Bengono note que le parlement a déjà organisé un débat d’orientation budgétaire et que la Conférence Élargie de Programmation Budgétaire et de Performance Associée (CPEB-PA) s’est tenue en août. Cependant, l’absence de directives claires de la présidence complique la préparation du projet de loi de finances.
Un impact sur les relations internationales et la gestion de la dette
Le retard dans la publication de la circulaire présidentielle pourrait également compromettre la gestion de la dette publique et les perspectives de croissance du pays. Les acteurs économiques s’inquiètent des conséquences que cela pourrait avoir sur les relations du Cameroun avec ses partenaires internationaux, notamment avec le FMI, qui mène actuellement une mission pour la septième revue du programme économique et financier.
Dans ce contexte, l’absence de visibilité sur les priorités budgétaires risque d’affecter non seulement la planification des investissements, mais également la capacité du pays à répondre aux défis économiques qui se présentent à lui.