Docteur Christian Eyoun, psychiatre à l’hôpital Laquintinie de Douala
Docteur, en matière de statistiques, peut-on disposer aujourd’hui de données sur la prise en charge de ces enfants ?
.Je suis au service de santé mentale de la capitale du Cameroun. En ce qui concerne les troubles du spectre autistique, il faut préciser que, sur le plan de la prévalence, ils concernent environ 1 % des sujets suivis. Donc, au Cameroun, si nous sommes environ 30 millions d’habitants, cela représente 1 % de la population concernée par ce trouble.
C’est une réalité que nous observons au quotidien. Nous estimons qu’il est plus que jamais temps de se mobiliser, de faire davantage que ce qui est déjà entrepris, et d’apporter un soutien non seulement aux enfants concernés, mais aussi à leurs familles.
Nous avons récemment mené une étude auprès des familles des patients que nous accompagnons, et nous avons constaté que plus du quart des parents sont victimes de burn-out parental, d’un épuisement physique et émotionnel. C’est leur quotidien, car ce sont des enfants qui présentent trois caractéristiques principales : – des difficultés à s’intéresser aux activités partagées avec les autres ; – un intérêt particulier pour des activités solitaires ou spécifiques ; – des troubles de la communication, comme cela est fréquemment observé. C’est pourquoi il est plus que jamais nécessaire d’accompagner les familles dans cette réalité.
