Le Centre Multifonctionnel de Bependa, un pôle d’innovation sociale
Pendant trois jours, du 26 au 28 août, le Centre Multifonctionnel de Bependa (CMB) a accueilli un séminaire-atelier majeur placé sous le thème : « Soutien au repérage précoce de l’autisme et autres troubles ». Une initiative saluée par les autorités locales et les professionnels de la santé, qui marque une avancée significative dans la lutte contre la stigmatisation et l’exclusion des enfants atteints de troubles du neurodéveloppement.

La cérémonie d’ouverture, présidée par Madame Léonide Moukoko Ndome, 3e adjoint au maire de Douala, a donné le ton : sensibiliser, inclure, agir. Dans son allocution, elle a rappelé la vision stratégique du Chef de l’État, Son Excellence Paul Biya, inscrite dans le document de politique éducative 2020–2030, qui vise « l’accès à l’équité et à l’éducation pour tous ». Elle a insisté sur l’importance du dépistage précoce : « Détecter tôt, c’est agir tôt. Et agir tôt, c’est offrir un avenir meilleur ».
Sous la coordination de Madame Else Kingue Lengue, le CMB s’affirme comme un acteur clé de l’inclusion à Douala. Fruit d’une collaboration entre la Communauté Urbaine de Douala, les affaires sociales et les structures médicales, le centre propose des formations variées aux personnes vulnérables : dessin, couture, cuisine, bureautique, coiffure, informatique… Un véritable tremplin vers l’autonomie et l’intégration socioprofessionnelle.
Madame Kingue a invité les participants – venus des six arrondissements de Douala, mais aussi d’Édéa et de Kribi – à partager leurs expériences et à se sentir chez eux. Le séminaire a réuni des encadreurs, éducateurs, parents et professionnels de santé autour d’un objectif commun : mieux repérer pour mieux accompagner.

Les interventions des spécialistes – Dr Christian Eyoum (psychiatre), Dr Gams (neurologue), Dr Paul Fils Tang (psychologue) – ont permis de clarifier les signes d’alerte du Trouble du Spectre de l’Autisme (TSA), du TDAH et de la dyspraxie. Les caractéristiques observables dès la petite enfance (0 à 6 ans) ont été détaillées, avec un appel à la vigilance des encadreurs pour distinguer un développement typique d’un développement atypique.
Selon les experts, près de 100 000 enfants seraient concernés par le TSA au Cameroun. Pourtant, le manque de sensibilisation et les difficultés de diagnostic freinent la prise en charge. Le séminaire a donc mis l’accent sur la formation des acteurs de la petite enfance comme ambassadeurs du repérage précoce.
Une dynamique collective
Les ateliers, conférences et travaux de groupe ont favorisé le partage de bonnes pratiques et la répartition des rôles entre les différents acteurs. L’encadreur psycho-éducatif David Massoma a présenté la cartographie des participants : Douala 5 en tête avec 28 représentants, suivi de Douala 3 (7), Douala 1 (5), Douala 4 (4), Douala 2 (3), Douala 6 (0), Édéa (1) et Kribi (3).
Madame Eyoudou a détaillé le programme, qui incluait la planification des actions futures et la définition des priorités techniques. Les organisateurs estiment que les conditions sont désormais réunies pour améliorer la qualité des interventions sur le terrain. Plus qu’un simple événement, ce séminaire s’inscrit dans une politique sociale proactive portée par la mairie de Douala et le CMB, désormais entité autonome depuis avril 2025. Il marque une étape majeure dans le repérage des capacités locales face à l’autisme et aux troubles associés, avec un objectif clair : offrir à chaque enfant une chance équitable de développement et d’intégration sociale.




