Le 14 octobre, Kemi Seba, figure emblématique du panafricanisme, a été interpellé à Paris, trois mois après avoir été déchu de sa nationalité française. Connue pour ses prises de position virulentes contre la France et ses discours polémiques, son arrestation soulève de nombreuses questions.
Un Parcours Émaillé de Controverses
Kemi Seba, de son vrai nom Stellio Capo Chichi, a été arrêté dans les rues de Paris le 14 octobre 2024 pour des raisons qui n’ont pas encore été divulguées. Cet incident fait suite à sa déchéance de nationalité française, annoncée le 9 juillet 2024, après qu’il a brûlé son passeport en signe de protestation. Le militant, âgé de 42 ans et à la tête du mouvement Urgences panafricanistes, est régulièrement au cœur de polémiques pour ses discours jugés racistes et anti-occidentaux.
Lors d’un rassemblement au début de l’année, il avait déclaré : « Votre passeport, ce n’est pas un os que vous nous donnez ou nous retirez en fonction de notre degré de soumission vis-à-vis de vous, comme si les Noirs étaient des chiens », réaffirmant son identité de “Béninois libre”.
Communiqué de l’Organisation
Le 15 octobre 2024, un communiqué a été diffusé pour éclaircir la situation suite à son arrestation. Kemi Seba était en tournée pour sensibiliser les diasporas africaines sur l’importance de soutenir les mouvements souverainistes. Son agenda incluait des interventions en Turquie et à Baku, en Azerbaïdjan, ainsi que des rencontres avec des organisations de la société civile en Espagne et en Belgique.
Selon le communiqué, Seba détenait un visa de type D, lui permettant de circuler librement dans l’espace Schengen, et était à Paris pour des raisons personnelles et politiques. Les chefs d’inculpation retenus contre lui devraient être dévoilés lors d’une prochaine conférence de presse.
Antécédents Judiciaires
Kemi Seba n’est pas étranger aux conflits avec la justice française, ayant été condamné à plusieurs reprises pour incitation à la haine raciale. La France avait précédemment dissous son groupe, la Tribu Ka, en 2006 en raison de ses discours antisémites et de séparation raciale.
En août dernier, Kemi Seba avait annoncé avoir obtenu un passeport diplomatique nigérien, en réponse à sa déchéance de nationalité française. Cette annonce est intervenue après un discours critique de Abdourahamane Tiani, le chef de l’État du Niger, à l’égard de la France.
Une Influence Grandissante
Kemi Seba bénéficie d’une forte présence sur les réseaux sociaux et est souvent perçu comme un relais de l’influence russe sur le continent africain. Au Niger, sa proximité avec les autorités pourrait renforcer sa stature au sein des mouvements panafricanistes. Il s’est également réjoui de la création de la Confédération de l’Alliance des États du Sahel (AES), regroupant le Mali, le Burkina Faso et le Niger, qui se sont distanciés de la CEDEAO.




