Un rapport du Comité panafricain du commerce et de l’investissement du secteur privé (PAFTRAC) révèle que la majorité des dirigeants d’entreprises africaines estiment que la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) aura un impact positif sur leur activité, malgré un manque flagrant de soutien et une connaissance limitée de ses mécanismes.
Un potentiel sous-exploité pour les entreprises africaines
Selon le rapport intitulé « PAFTRAC Africa CEO Trade Survey Report 2024 », 91,2 % des chefs d’entreprise africains déclarent ne recevoir aucun soutien pour tirer parti des opportunités offertes par la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf). Basé sur une enquête menée auprès de 1388 dirigeants dans 49 pays, ce rapport met en lumière les défis rencontrés par les entreprises, en particulier les PME, face à la mise en œuvre de cet ambitieux projet d’intégration économique africaine.
Un faible niveau de soutien et de connaissances
- Un manque d’accompagnement critique
Les dirigeants interrogés identifient les acteurs clés qui devraient fournir un soutien aux entreprises :
• Institutions de financement du commerce (68,86 %).
• Secrétariat de la ZLECAf (62,88 %).
• Gouvernements nationaux (50,18 %).
Les besoins prioritaires incluent :
• Informations sur les opportunités commerciales (66,18 %).
• Sensibilisation aux bénéfices de l’accord (60,20 %).
• Facilitation de l’accès au financement (56,17 %).
• Renforcement des capacités et développement des compétences (49,08 %).
- Une méconnaissance des outils de la ZLECAf
Près de 60 % des dirigeants sondés admettent avoir un niveau de connaissance faible ou inexistant de la ZLECAf. De plus, près de la moitié des répondants n’ont jamais entendu parler du Système panafricain de paiement et de règlement (PAPSS), qui permet des paiements transfrontaliers instantanés en monnaies locales.
Par ailleurs, deux tiers des chefs d’entreprise ignorent l’existence de l’initiative de commerce guidé, un programme ayant permis à certains pays d’entamer des échanges dans le cadre des conditions préférentielles de la ZLECAf.
Un optimisme modéré malgré les défis économiques
Malgré ces lacunes, 70,8 % des chefs d’entreprise pensent que la ZLECAf aura un impact positif sur leur activité. Parmi eux :
• 35 % anticipent un effet « très positif ».
• 35,8 % s’attendent à un impact « modérément positif ».
Les avantages perçus incluent :
• Un marché continental élargi (70,87 %).
• De nouvelles opportunités d’investissement (67,06 %).
• Une réduction des coûts opérationnels (50,65 %).
Cependant, certains défis sont également redoutés, notamment :
• Une augmentation de la concurrence.
• Une saturation du marché entraînant une baisse des bénéfices.
• Une hausse des impôts liée aux pertes tarifaires des gouvernements.
Les préoccupations économiques persistent
Les dirigeants africains interrogés pointent les principaux obstacles à leurs activités :
• Inflation élevée (67,61 %).
• Niveaux d’endettement croissants (63,03 %).
• Hausse des taux d’intérêt (54,12 %).
• Défis politiques et sécuritaires (53,29 %).
Malgré cela, 67 % des chefs d’entreprise se déclarent confiants quant aux perspectives économiques du continent.
Un rôle clé pour le secteur privé panafricain
Le rapport met en lumière le besoin urgent de renforcer les capacités des entreprises africaines pour tirer pleinement parti de la ZLECAf. Le PAFTRAC, plateforme de plaidoyer réunissant les acteurs privés et les décideurs africains, joue un rôle crucial dans ce processus.
Avec une population de plus de 1,3 milliard de consommateurs, le marché continental commun pourrait devenir un moteur essentiel pour le commerce intra-africain et la croissance économique. Toutefois, cela nécessitera un soutien accru des institutions financières, des gouvernements et du secrétariat de la ZLECAf.