Face aux défaillances récurrentes du réseau internet, le gouvernement tchadien ouvre le marché des télécommunications à deux nouveaux opérateurs, Starlink et Salam, afin d’améliorer la qualité et la compétitivité des services. Cette décision marque une étape cruciale pour les consommateurs tchadiens en quête de services plus fiables et abordables.
Le 5 novembre dernier, Boukar Michel, ministre tchadien des Communications et de l’Économie numérique, a annoncé l’arrivée prochaine de deux nouveaux opérateurs dans le secteur des télécommunications au Tchad : Starlink, la société américaine d’Elon Musk, et Salam, une future entreprise locale. L’objectif affiché est clair : briser le duopole actuel d’Airtel et Moov, qui dominent le marché au détriment de la qualité et de l’accessibilité des services.
Un nouveau souffle pour le marché des télécoms
Les discussions sont déjà en cours avec Starlink pour le démarrage de ses activités commerciales au Tchad dès 2025. Cependant, l’implantation de Starlink reste conditionnée par l’obtention des autorisations réglementaires, après une interdiction en septembre 2023 par l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP), qui avait averti contre une commercialisation illégale des équipements de Starlink sous peine de sanctions sévères.
En parallèle, Salam, future filiale de l’opérateur historique Sotel, représente une solution locale pour redynamiser le secteur. Le gouvernement prévoit d’ouvrir jusqu’à 60 % du capital de Sotel aux investisseurs privés pour financer le lancement de Salam et redresser l’opérateur national qui n’atteint aujourd’hui qu’une infime part du marché.
Un marché sous domination : le duo Airtel-Moov
Actuellement, Moov Africa (Maroc Telecom) et Airtel (Inde) se partagent le marché tchadien avec respectivement 55 % et 44 % des parts de marché, laissant Sotel en marge avec moins de 1 %. Au troisième trimestre 2024, Moov a pris l’avantage avec 6,7 millions d’abonnés, dans un marché totalisant 12,18 millions de souscriptions et un taux de pénétration de près de 65 %.
Les interruptions fréquentes d’internet et la qualité fluctuante du service ont provoqué plusieurs sanctions contre le duopole. En octobre, l’ARCEP a exigé une compensation de Moov et Airtel pour une coupure d’internet qui a impacté les usagers pendant deux jours.
Vers un renouveau des télécommunications au Tchad
Avec l’arrivée de Starlink et Salam, le gouvernement espère renforcer la concurrence et offrir aux consommateurs tchadiens des services de meilleure qualité, à des prix plus compétitifs. Cette nouvelle dynamique vise non seulement à améliorer l’accès à internet pour tous, mais aussi à stimuler l’innovation et l’investissement dans les infrastructures numériques du pays.