La tendance du “Subway Surfing”, où des jeunes montent sur le toit des métros en marche, a causé plusieurs décès d’adolescents à New York. Popularisé par les réseaux sociaux et les jeux vidéo, ce phénomène inquiète fortement les autorités américaines.
Une pratique risquée relancée par les réseaux sociaux
Le “Subway Surfing”, ou “surf sur le métro”, consiste à grimper sur le toit d’un métro en mouvement, souvent pour filmer l’expérience et la partager en ligne. Cette pratique, apparue dans les années 80 à New York, a récemment connu une recrudescence inquiétante. La MTA, l’autorité des transports de New York, signale près d’un millier de cas par an depuis 2021, soit une nette augmentation qui coïncide avec la popularité croissante de vidéos virales sur les réseaux sociaux et l’influence du jeu mobile Subway Surfers.
Les jeunes adeptes de cette tendance décrivent des sensations de liberté et d’excitation. Losu, 16 ans, affirme se sentir “libre” lorsqu’il surfe sur le métro, tandis qu’Efaru, 14 ans, se vante d’avoir gagné 100 000 abonnés grâce à ses vidéos de Subway Surfing. Cependant, cette quête de popularité en ligne vient avec un coût tragique.
Des morts tragiques et des blessures graves
Les conséquences de cette pratique sont dramatiques. En 2024, on dénombre déjà au moins six décès liés au Subway Surfing. En octobre, Adolfo, 13 ans, a perdu la vie après une chute, et Krystel est décédée après avoir tenté de sauter d’un wagon à l’autre. Cayden, âgé de seulement 11 ans, a été tué en heurtant une poutre métallique alors qu’il surfait sur un train à pleine vitesse. En 2023, cette pratique avait déjà causé la mort de quatre adolescents, dont Zackery, 15 ans, qui a été percuté après s’être retourné pour regarder un ami.
Ceux qui survivent à ces escapades risquent souvent des blessures graves ou des arrestations. Fin octobre, la police avait déjà arrêté plus de 180 jeunes, essentiellement des mineurs, impliqués dans des incidents de Subway Surfing.
La réponse des autorités pour endiguer le phénomène
Face à cette menace, les autorités de New York ont intensifié leurs efforts pour dissuader les jeunes de pratiquer le Subway Surfing. La police a déployé des drones pour surveiller les zones à risque et des agents patrouillent dans les stations particulièrement fréquentées par les Subway Surfers. De plus, une campagne de sensibilisation intitulée “Ride inside, stay alive” (“restez à bord, restez en vie”) a été lancée. Ce message, porté par des jeunes dans des vidéos éducatives, vise à toucher directement la cible concernée.
La MTA encourage également les passants à signaler aux autorités tout acte de Subway Surfing qu’ils observent. Le maire de New York, Eric Adams, a rappelé sur Twitter que “aucun post sur les réseaux sociaux ne vaut une vie”. La gouverneure de l’État s’est également exprimée publiquement pour sensibiliser la population et plaider pour des mesures de prévention.
Les réseaux sociaux face aux procédures judiciaires
Les autorités tentent aussi de responsabiliser les plateformes de réseaux sociaux, accusées de contribuer à la propagation de cette tendance dangereuse. Des procédures judiciaires ont été engagées pour forcer des plateformes comme TikTok à retirer les vidéos incitant au Subway Surfing. Dans une affaire, une mère a poursuivi TikTok après la mort de son fils, attribuant la responsabilité à la plateforme pour avoir laissé ce type de contenus se propager. Quatorze États américains ont par ailleurs engagé des actions contre TikTok, l’accusant de ne pas modérer suffisamment les vidéos de challenges risqués.