Le ministre de la Santé publique, Malachie Manaouda, tente de désamorcer une grève imminente des personnels de santé prévue pour le 17 décembre 2024, en rencontrant les leaders des syndicats CAP-Santé et Synpems.
Un dialogue de la dernière chance
Cet après-midi, Malachie Manaouda, ministre de la Santé publique du Cameroun, rencontre les représentants de deux syndicats de personnels de santé : CAP-Santé et le Syndicat national des personnels médico-sanitaires du Cameroun (Synpems). Cette réunion est cruciale pour tenter d’éviter une grève prévue à partir du 17 décembre 2024. Selon Sylvain Nga Onana, président de CAP-Santé, la mobilisation dépendra des propositions du gouvernement :
« On veut tout d’abord écouter ce que le gouvernement a à nous proposer pour sortir de cette crise. »
Des revendications claires et pressantes
Les griefs des personnels de santé se concentrent sur deux revendications principales :
1. Les coupes abusives sur les salaires :
Depuis septembre, des coupes salariales allant de 25 000 à 150 000 FCFA affectent les professionnels de santé, mettant en péril leur pouvoir d’achat, surtout à l’approche des fêtes de fin d’année. CAP-Santé demande l’arrêt immédiat de ces réductions pour permettre aux agents de santé de vivre dignement.
2. L’exploitation des personnels précaires :
Les syndicats dénoncent l’utilisation abusive des personnels dits “temporaires”, employés sans immatriculation à la CNPS ni garantie de sécurité sociale. Sylvain Nga Onana souligne la nécessité d’améliorer le statut de ces travailleurs afin de sécuriser leur avenir et de leur offrir des conditions de travail décentes.
Un contexte social tendu
Ce préavis de grève remonte au 15 novembre 2024, date à laquelle les syndicats avaient officiellement interpellé le gouvernement sur ces problématiques. Pour Malachie Manaouda, cette réunion représente une tentative de conciliation pour éviter une paralysie du système de santé national. Dans un contexte où les hôpitaux publics dépendent fortement des personnels précaires et où les tensions sociales ne cessent de croître, l’issue de ces négociations est cruciale.
Un enjeu national
Si cette grève se confirme, elle pourrait aggraver la situation des établissements hospitaliers déjà fragilisés par des problèmes de ressources et de gestion. Les revendications des syndicats reflètent un malaise plus large dans le secteur de la santé publique, notamment en matière de rémunération et de gestion des ressources humaines.
Pour les personnels soignants, cette mobilisation est perçue comme une occasion de faire entendre leur voix face à un gouvernement qu’ils jugent souvent insensible à leurs conditions de travail. Pour le gouvernement, il s’agit d’éviter une crise sanitaire dans une période cruciale.