Le gouvernement camerounais a lancé un appel d’offres international pour la réhabilitation de l’axe Ngaoundéré-Garoua, long de 242 km. Financé en grande partie par un prêt de la Banque africaine de développement (BAD), ce projet vise à dynamiser le corridor économique Douala-N’Djamena.
Le ministère des Travaux publics du Cameroun a officiellement ouvert un appel d’offres international pour sélectionner les entreprises chargées de reconstruire la route Ngaoundéré-Garoua. Cet axe stratégique de 242 km, qui relie les régions de l’Adamaoua et du Nord, est une composante essentielle du corridor économique Douala-N’Djamena, facilitant les échanges entre le Cameroun et le Tchad.
La reconstruction est divisée en cinq lots distincts, avec des délais d’exécution allant de 24 à 36 mois. Ces lots concernent différents tronçons, notamment :
1. Ngaoundéré – Carrefour Malang – Bas de la Falaise de Mbé (50 km).
2. Bas de la Falaise de Mbé – Pont de Keroua (39 km).
3. Pont de Keroua – Pont de Salah (77 km).
4. Pont de Salah – Entrée village Ouro Andre (56 km).
5. Entrée village Ouro Andre – Pont sur la Bénoué (56 km).
Les entreprises intéressées ont jusqu’au 30 janvier 2025 pour soumettre leurs offres.
Financement : un appui massif de la BAD
Ce projet s’inscrit dans la quatrième phase du Programme d’appui au secteur des transports (PAST), soutenue techniquement et financièrement par la Banque africaine de développement (BAD).
Détails financiers :
• 318,24 millions d’euros (environ 216 milliards de FCFA) proviennent d’un prêt approuvé par la BAD le 13 septembre 2024.
• 12,24 millions d’euros (8 milliards de FCFA) sont apportés par le Fonds africain de développement (FAD), un guichet à taux concessionnel de la BAD.
• Une partie des fonds sera cofinancée par l’État du Cameroun.
L’appel d’offres anticipé, lancé avant l’annonce officielle des financements, a été autorisé par la BAD pour accélérer la mise en œuvre des travaux.
Un enjeu économique et logistique majeur
La route Ngaoundéré-Garoua, actuellement dans un état très dégradé, représente un frein au transport et au commerce transfrontalier. Sa réhabilitation permettra :
• Une réduction des coûts et délais de transport pour les usagers.
• Une amélioration de la performance du réseau routier camerounais.
• Une stimulation des secteurs agroindustriels, logistiques et du transport, en particulier le long du corridor Douala-N’Djamena.
Selon la BAD, la reconstruction de cette route renforcera l’attractivité des investissements privés dans ces secteurs.
Lancement des travaux prévu en 2025
Lors d’une intervention à Ngaoundéré le 14 décembre 2024, le Premier ministre Joseph Dion Ngute a confirmé que les travaux débuteront en 2025, bien qu’une date précise reste à définir.
« Conformément aux instructions spécifiques du chef de l’État, et suite à la conclusion du modèle financier avec la BAD, la reconstruction de l’axe routier Ngaoundéré-Garoua démarrera effectivement au cours de l’année 2025 », a-t-il déclaré.
Cette route rénovée jouera un rôle crucial dans le désenclavement des régions septentrionales, tout en soutenant l’intégration économique sous-régionale.