Le mystère entourant les perturbations fréquentes des services d’internet et de téléphonie mobile au Cameroun a enfin été éclairci par un communiqué de l’Agence de régulation des télécommunications (ART) publié le 11 septembre 2024. Contrairement aux accusations dirigées vers les opérateurs comme Orange et MTN Cameroon, l’ART attribue ces dysfonctionnements à des problèmes externes liés à l’approvisionnement en électricité, en carburant, ainsi qu’à des ruptures dans les câbles de fibre optique.
L’énergie et la fibre optique au cœur des perturbations
L’ART, à la suite de contrôles sur le terrain, a identifié plusieurs facteurs expliquant les interruptions de service, notamment une offre insuffisante d’énergie électrique dans les réseaux, ainsi que des difficultés d’approvisionnement des sites techniques des opérateurs en carburant. Ces pannes d’énergie affectent principalement les grandes villes du pays, où la demande est forte. En plus de cela, le réseau de fibre optique a subi de multiples ruptures, aggravant davantage la situation.
Le régulateur a précisé que ces problèmes concernent particulièrement les infrastructures passives des opérateurs, celles qui ne sont pas directement sous leur contrôle, comme l’approvisionnement énergétique. Ces conclusions viennent en réponse à la colère des consommateurs exprimée par l’Association internationale des consommateurs (Asicom), qui dénonçait, fin août, la mauvaise qualité des services et le silence des entreprises concernées.
Le cri des consommateurs et la réponse tardive des autorités
Le 28 août 2024, Asicom avait publié un communiqué fustigeant la qualité des services de MTN et Orange, et appelant les autorités publiques à agir. Ils demandaient des sanctions contre ces entreprises pour leurs « manquements » en matière de fourniture de services télécoms. Si la réponse de l’ART semble arriver tardivement, elle met cependant en exergue des causes structurelles profondes qui persistent depuis des années sans que des solutions durables aient été trouvées.
Un audit de la fibre optique en cours
Face à la gravité des perturbations, le gouvernement camerounais a demandé à l’ART de réaliser un audit du réseau national de fibre optique. Les premiers résultats de cet audit révèlent une infrastructure en état de dégradation continue, nécessitant une réévaluation des méthodes de maintenance actuelles. Cette dégradation constitue un obstacle majeur à l’amélioration de la connectivité dans le pays, laissant entrevoir des perturbations qui pourraient perdurer sans interventions rapides.