Face à une sécheresse sévère et à un déficit de production, l’Afrique du Sud prévoit d’autoriser l’importation de maïs OGM des États-Unis pour répondre à la demande intérieure et maintenir son rôle clé d’exportateur dans la région.
Alors que 80 % des cultures de maïs en Afrique du Sud reposent déjà sur des semences génétiquement modifiées, le pays doit aujourd’hui se tourner vers des importations pour pallier un déficit. Le Département sud-africain de l’agriculture (DALRRD) a annoncé qu’il délivrerait prochainement des permis pour autoriser l’importation de maïs jaune et blanc OGM en provenance des États-Unis, une mesure confirmée par un rapport de l’USDA (Département américain de l’Agriculture) publié le 25 novembre.
Cette annonce fait suite à une autorisation similaire concernant le soja OGM américain, accordée un mois plus tôt. La décision vise à atténuer les effets de la sécheresse induite par El Niño, qui a fortement impacté la campagne agricole 2023/2024.
Une production insuffisante pour répondre à la demande
Selon les estimations du Crop Estimates Committee (CEC), la récolte de maïs sud-africaine a chuté de 22,5 % par rapport à l’année précédente, atteignant seulement 12,7 millions de tonnes. Ce volume reste inférieur à la consommation nationale prévue de 13,3 millions de tonnes pour 2024/2025.
En parallèle, l’Afrique du Sud continue d’exporter du maïs vers ses voisins d’Afrique australe, également touchés par la sécheresse. Depuis mai 2024, le pays a déjà expédié 1,2 million de tonnes de maïs, principalement vers le Zimbabwe, le Mozambique et le Botswana, où la demande reste élevée.
Cette dynamique d’exportation, combinée au faible rendement des cultures locales, oblige désormais le pays à importer jusqu’à 800 000 tonnes de maïs pour stabiliser son marché intérieur.
Une diversification des importations
Jusqu’ici, l’Afrique du Sud s’est principalement approvisionnée auprès de l’Argentine, avec 288 000 tonnes de maïs jaune importées depuis le début de la campagne de commercialisation. Le recours aux États-Unis, en tant que fournisseur alternatif de maïs OGM, permettra de diversifier les approvisionnements et de sécuriser l’offre en cas de besoin croissant.
Des défis pour l’avenir
Alors que l’Afrique du Sud reste l’un des principaux producteurs de maïs en Afrique, les sécheresses récurrentes et les effets du changement climatique mettent en lumière la nécessité de stratégies agricoles résilientes.
Si les importations de maïs OGM apportent une solution à court terme, elles posent également des questions sur la sécurité alimentaire, la dépendance vis-à-vis des exportateurs étrangers, et les impacts environnementaux à long terme.