Entre mauvaise gouvernance et lourdes pertes financières, le Conseil de discipline budgétaire et financière (CDBF) tire la sonnette d’alarme. Depuis 2008, plus de 145 milliards de FCFA de débets ont été imputés à des responsables publics au Cameroun.
Une décennie d’enquêtes sur les fautes de gestion publique
Le Conseil de discipline budgétaire et financière (CDBF), organe rattaché au ministère chargé du Contrôle supérieur de l’État (Consupe), a révélé un lourd bilan de la gestion des deniers publics sur la période 2008-2024. À ce jour, 137 dossiers ont été instruits, mettant en cause 340 responsables publics pour un total de 1058 fautes de gestion.
Ces dossiers ont été extraits de 347 irrégularités présumées. Toutefois, 78 griefs ont été déclarés hors compétence du CDBF.
Des sanctions financières et administratives sévères
Le CDBF a prononcé des sanctions à la hauteur des préjudices enregistrés. Les chiffres parlent d’eux-mêmes :
- – 246 millions de FCFA d’amendes spéciales infligées,
- – 145,1 milliards de FCFA de débets, représentant les pertes réelles subies par l’État,
- – 145,4 milliards de FCFA à recouvrer par le Trésor public.
- – 145,1 milliards de FCFA de débets, représentant les pertes réelles subies par l’État,
Ces montants traduisent l’ampleur des détournements, irrégularités et fautes de gestion relevées dans les services publics.
Qui sont les responsables pointés du doigt ?
Les profils des mis en cause sont variés, mais certains groupes reviennent avec insistance :
- – Directeurs généraux d’entreprises publiques : 321 fautes pour 74,3 milliards de FCFA.
- – Administrateurs provisoires : 31,4 milliards de FCFA.
- – Mandataires patents ou de fait : 12 milliards de FCFA.
- – Maires : 625 millions de FCFA.
- – Sous-directeurs : 5 milliards de FCFA.
- – Recteurs d’université : 2 milliards de FCFA.
- – Autres profils divers : 8 milliards de FCFA.
- – Recteurs d’université : 2 milliards de FCFA.
- – Sous-directeurs : 5 milliards de FCFA.
- – Maires : 625 millions de FCFA.
- – Mandataires patents ou de fait : 12 milliards de FCFA.
- – Administrateurs provisoires : 31,4 milliards de FCFA.
Globalement, les ordonnateurs, gestionnaires et contrôleurs de crédits publics figurent en tête des fautifs, selon le Consupe.
Un cadre juridique strict mais perfectible
Les sanctions prévues par la réglementation actuelle sont relativement limitées :
- Amendes spéciales : de 200 000 FCFA à 2 millions de FCFA,
- Déchéance : interdiction d’exercer dans la fonction publique ou de gérer des fonds publics pendant 5 à 10 ans.
Malgré leur importance symbolique et dissuasive, ces mesures peinent parfois à freiner les pratiques de mauvaise gestion, souvent récurrentes.
Conclusion : un signal fort pour la bonne gouvernance
Le bilan dressé par le CDBF est un signal fort en faveur de la transparence et de la redevabilité dans la gestion des finances publiques. Il met en lumière la nécessité de renforcer les mécanismes de contrôle et d’audits, mais aussi de promouvoir une culture de la gestion saine au sein de l’administration publique camerounaise.




