Le secteur énergétique camerounais traverse une période délicate. Malgré l’arrêt de la centrale à gaz de Kribi, la mise en service progressive de la centrale hydroélectrique de Nachtigal a permis de ramener le déficit de production d’électricité à 30 MW.
L’arrêt de la centrale à gaz de Kribi et ses impacts
Lors de sa visite du 19 septembre 2024, le ministre de l’Eau et de l’Énergie, Gaston Eloundou Essomba, a confirmé que la centrale à gaz de Kribi (216 MW) est à l’arrêt, en raison des impayés réclamés par Globeleq, propriétaire de cette infrastructure. Bien que Kribi ait récemment recommencé à injecter 14 MW dans le réseau, la production reste largement insuffisante.
La situation est d’autant plus préoccupante que le barrage de Memve’élé ne produit actuellement que 100 MW, bien en dessous de sa capacité installée de 211 MW, en raison de l’étiage sur le fleuve Ntem. En juillet, la production de ce barrage était même tombée à 35 MW, accentuant la pression sur le réseau électrique national.
Le rôle crucial de la centrale hydroélectrique de Nachtigal
Face à ce déficit, la nouvelle centrale de Nachtigal joue un rôle central. Mise en service progressivement depuis juin 2024, la centrale a permis de compenser partiellement les pertes dues à l’arrêt de Kribi. Sa production est passée de 60 MW en juin à 180 MW en septembre 2024, et un quatrième groupe devrait entrer en service d’ici la fin octobre. Le ministre Eloundou Essomba a souligné que l’objectif est de mettre en service tous les groupes d’ici janvier 2025.
La baisse de la demande en saison des pluies et les défis à venir
En plus de Nachtigal, une baisse saisonnière de la demande en électricité a contribué à limiter le déficit énergétique à 30 MW. Cependant, cette situation pourrait ne pas durer. Avec l’arrivée des mois d’octobre et novembre, la demande des ménages et des entreprises est attendue en hausse, et les capacités de Nachtigal, malgré leur montée en puissance, pourraient ne plus suffire à compenser les déficits.
Les défis pour assurer un approvisionnement électrique stable
L’approvisionnement en électricité au Cameroun reste soumis à plusieurs défis. En plus de la mise en service complète de Nachtigal, les autorités devront surveiller le niveau des barrages de retenue, notamment dans le nord du pays. Des investissements dans les réseaux de transport et de distribution seront également nécessaires pour garantir l’évacuation de l’énergie produite par Nachtigal et stabiliser le secteur.
Selon Eneo, la stabilité financière du secteur électrique est également cruciale pour permettre des investissements supplémentaires et garantir un approvisionnement continu aux consommateurs.