Les douanes camerounaises et les chargeurs tchadiens s’associent pour améliorer le transit des marchandises sur le corridor Douala-N’Djamena. Un nouvel accord signé le 8 novembre 2024 vise à réduire les coûts et délais de passage tout en garantissant la sécurité des opérations.
Le 8 novembre 2024 à Yaoundé, le directeur général des Douanes du Cameroun, Fongod Edwin Nuvaga, et le directeur général du Conseil des Chargeurs du Tchad (COC-Tchad), Hamid Djoumino, ont signé un protocole d’accord pour sécuriser et faciliter le transit des marchandises entre le Cameroun et le Tchad. Cette initiative marque une avancée importante dans la collaboration transfrontalière, en créant un cadre d’échanges d’informations et de données, tout en renforçant les capacités opérationnelles des transporteurs tchadiens.
Objectifs de l’accord
L’accord vise à simplifier les procédures douanières pour les chargeurs tchadiens et à réduire les coûts et délais de passage des marchandises sur le territoire camerounais. Il prévoit également l’amélioration des données statistiques concernant les volumes et types de marchandises en transit, contribuant ainsi à optimiser la collecte des recettes douanières. Ce partenariat inclut la création d’une plateforme électronique de partage de données entre le COC-Tchad et la DGD, avec un engagement à assurer la confidentialité des informations échangées.
Engagements réciproques pour un transit sécurisé et efficace
Pour concrétiser cette collaboration, le COC-Tchad mettra en place un système d’interconnexion entre le Bordereau électronique de suivi des cargaisons (BESC) et le système d’information de la Douane camerounaise (Camcis), ainsi que le système de redevance maritime tchadienne. Parallèlement, la DGD s’engage à simplifier les procédures douanières, notamment en remplaçant l’utilisation de sabots de blocage des véhicules par des systèmes de géolocalisation plus adaptés, réduisant ainsi les tracasseries pour les transporteurs. Elle a également annoncé la réduction du coût de pose des balises GPS de 35 000 à 25 000 FCFA dès janvier 2025.
Vers une meilleure fluidité du corridor Douala-N’Djamena
Les transporteurs tchadiens, longtemps confrontés aux tracasseries des forces de l’ordre et de la douane camerounaise, espèrent que cet accord réduira les obstacles auxquels ils font face régulièrement. Selon le Bureau de gestion du fret terrestre du Cameroun (BGFT), environ 20 000 camions transitent chaque année vers le Tchad, transportant plus d’un million de tonnes de marchandises. Les recettes générées par le transit de ces marchandises au Cameroun sont estimées à plus de 350 milliards de FCFA par an, faisant de ce corridor un axe crucial pour l’économie des deux pays.
En facilitant le transit et en renforçant la sécurité des échanges, cet accord marque un pas vers une intégration économique accrue entre le Cameroun et le Tchad. La collaboration entre les deux nations devrait également encourager davantage d’investissements dans le transport terrestre, créant ainsi des opportunités économiques pour la sous-région.
