Annoncé depuis 2017, le premier technopôle agro-industriel du Cameroun, prévu à Ouassa Baboute, refait surface dans les priorités gouvernementales. Cette infrastructure ambitionne de dynamiser le secteur agricole, de stimuler l’emploi et d’accroître la part de la Valeur Ajoutée Manufacturière (VAM) dans le PIB d’ici 2027.
Un projet en gestation depuis sept ans
La création du technopôle de Ouassa Baboute, dans le Centre du Cameroun, semblait en suspens, mais le gouvernement vient de le réinscrire parmi les priorités du triennat 2025-2027, selon les perspectives du Document de programmation économique et budgétaire (Dpeb). Ce projet, qui prévoit un investissement de 120 milliards de FCFA, devait initialement être soutenu par des négociations avec l’Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel (Onudi) et comprenait déjà des démarches pour sécuriser le site dès 2017.
Des avancées administratives et techniques, mais un retard persistant
Malgré plusieurs étapes franchies – de l’appel public international à manifestation d’intérêt (APMI) en 2020 pour trouver des partenaires financiers, à la compensation des personnes affectées par les expropriations en décembre 2022 – le projet n’a pas encore été lancé. Le décès de Gabriel Dodo Ndoke, ex-ministre de l’Industrie, des Mines et du Développement Technologique (Minmidt), a laissé le dossier en attente de nouvelles orientations, notamment sur le choix des entreprises chargées de son développement.
Un projet essentiel pour la croissance économique et l’emploi
Le technopôle de Ouassa Baboute est prévu pour couvrir 405 hectares et devrait intégrer des centres de collecte, des unités de transformation et des bassins de production pour les PME et moyennes industries locales. En visant à dynamiser l’agriculture et à encourager l’industrialisation, il pourrait créer des milliers d’emplois et renforcer l’ambition du Cameroun de devenir le principal fournisseur agricole de la Communauté Économique des États de l’Afrique Centrale (Ceeac) et du Nigéria.
Les opportunités de la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (Zlecaf)
Avec l’implémentation de la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (Zlecaf), le Cameroun cherche à positionner ses entreprises pour bénéficier des nouvelles opportunités de commerce. Le technopôle de Ouassa Baboute s’inscrit dans cette stratégie en offrant aux entreprises un environnement propice à l’exportation et à la création de valeur ajoutée. Ce projet pourrait aider le Cameroun à atteindre une VAM représentant au moins 15 % du PIB d’ici à 2027, renforçant ainsi son secteur industriel.