Enlevés le 2 novembre 2024 lors d’une sortie académique à Baba 1, 11 étudiants et leurs encadreurs de l’Institut universitaire Saint-Laurent restent entre les mains de ravisseurs présumés séparatistes. Les négociations engagées n’ont pour l’instant pas abouti, accentuant l’inquiétude au sein de la communauté universitaire et de l’opinion publique.
Une sortie académique qui vire au drame
Le 2 novembre 2024, un groupe de 11 étudiants et leurs enseignants de l’Institut universitaire Saint-Laurent a été intercepté à Baba 1, dans la région du Nord-Ouest, par des individus armés. Ces derniers, identifiés comme des membres présumés des forces séparatistes d’« Ambazonie », ont conduit leurs otages dans une destination inconnue, au cœur de la brousse.
Les étudiants et leurs encadreurs participaient à une campagne de sensibilisation dans le cadre d’une sortie académique, une activité qui s’inscrivait dans le programme éducatif de l’établissement. Depuis l’incident, l’Institut universitaire et d’autres acteurs impliqués tentent désespérément d’obtenir leur libération, mais les négociations n’ont jusqu’à présent donné aucun résultat positif.
Une inquiétude grandissante
Cet enlèvement renforce les inquiétudes dans une région déjà durement touchée par la crise sociopolitique et sécuritaire qui sévit dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest depuis 2016. La communauté universitaire et l’opinion publique restent suspendues aux avancées des négociations, tandis que l’incertitude sur le sort des otages alimente l’angoisse générale.
Une éducation sous la menace des séparatistes
Ce kidnapping s’inscrit dans une longue liste d’exactions commises par les groupes armés séparatistes contre l’éducation dans les régions anglophones. Depuis le début de la crise, ces groupes ont fermé des écoles, assassiné des élèves, enlevé enseignants et apprenants, et semé la terreur dans des établissements scolaires.
D’après un rapport de l’ONU publié en février 2023, 246 354 enfants ont été privés d’éducation dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest pour l’année scolaire 2023-2024. Ces attaques, en violation flagrante du droit à l’éducation et des droits humains fondamentaux, persistent malgré les appels de la communauté internationale à cesser les violences contre les civils et les institutions éducatives.