Entre le 11 et le 21 août, des pluies diluviennes ont ravagé près de 3 000 hectares de cultures dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun, provoquant des pertes matérielles et humaines considérables. Selon une note du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), ces chiffres dépassent de loin les pertes enregistrées l’année précédente sur une période de deux mois.
Impact des inondations
Les départements les plus affectés par ces intempéries sont :
- Diamaré
- Logone et Chari
- Mayo-Danay
- Mayo-Tsanaga
En seulement 10 jours, les inondations ont causé la destruction de 2 998 hectares de cultures, contre 1 700 hectares sur deux mois en 2023. Les conséquences incluent également :
- 1 178 bétails perdus
- 8 600 maisons inondées
- 159 000 personnes affectées
- 7 décès et 8 blessés
Risques d’insécurité alimentaire
Ces destructions massives pourraient exacerber l’insécurité alimentaire dans cette région déjà vulnérable. La hausse des prix des céréales aggrave la situation :
- Le sac de 100 kg de maïs coûte maintenant 40 000 Fcfa, contre 20 000 Fcfa précédemment.
- Le prix d’un sac de 120 kg de riz est passé de 58 000 Fcfa à 68 000 Fcfa.
- Le mil coûte désormais 45 000 Fcfa contre 35 000 Fcfa pour un sac de 100 kg.
- Le sorgho est vendu entre 22 000 et 23 000 Fcfa, contre 20 000 Fcfa il y a quelques semaines.
Ces augmentations surviennent dans un contexte où 2,9 millions de Camerounais (soit 10,6% de la population) sont en situation d’insécurité alimentaire, selon les données du Cadre harmonisé des zones à risque publiées en décembre.
La digue route Kousseri-Yagoua : un projet en attente
Le projet de construction de la digue route Kousseri-Yagoua, annoncé en 2012 par le président Paul Biya pour limiter les inondations, reste à l’état de projet faute de financement. Estimé à 1 000 milliards de Fcfa, il pourrait apporter une solution durable à ces catastrophes récurrentes.