À l’issue des grandes rencontres internationales tenues à Yaoundé, le Cameroun a été choisi pour accueillir la phase pilote d’une bourse africaine du cacao. Une avancée stratégique qui marque le début d’une nouvelle ère pour les producteurs du continent, en quête de justice et d’autonomie sur les marchés mondiaux.
Du 7 au 13 avril, Yaoundé s’est transformée en épicentre mondial du cacao et du café à l’occasion de la 111ᵉ session du Conseil International du Cacao (ICCO) et de la 10ᵉ édition du Cocoa and Coffee Festival. Ces événements majeurs ont permis de poser les bases d’une refondation ambitieuse de la filière cacao-café en Afrique.
Parmi les annonces majeures, la création d’une bourse africaine du cacao, avec le Cameroun désigné pour accueillir la phase expérimentale. Cette bourse d’échange physique permettra une rencontre directe entre les producteurs africains et les acheteurs internationaux, rompant ainsi avec la dépendance aux bourses occidentales telles que celle de Londres. L’objectif est clair : donner aux pays producteurs les moyens de fixer eux-mêmes des prix plus justes et plus stables.
Le ministre camerounais du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, qui a présidé la clôture des travaux, a souligné l’urgence de valoriser la production locale à travers une stratégie articulée autour de trois piliers : produire, transformer et consommer localement. Cette vision s’inscrit dans la dynamique de la Stratégie nationale de développement 2020-2030 (SND30), qui fait de l’industrialisation un levier clé de croissance économique.
Autre sujet central évoqué : la faible rémunération des producteurs, qui ne perçoivent actuellement qu’entre 7 et 10 % des revenus générés par l’industrie du cacao. « Les producteurs ne réclament pas l’aumône, mais la justice et la dignité », a martelé le ministre, appelant à un New Deal commercial pour redonner sa juste place au premier maillon de la chaîne de valeur.
Le Cocoa and Coffee Festival a également été une vitrine de l’innovation locale : des produits transformés, des initiatives entrepreneuriales jeunes et féminines, ainsi qu’un soutien concret sous forme de financements et de formations ont été mis en lumière. L’initiative “New Generation” a notamment illustré l’engagement des jeunes dans la modernisation de la filière.




