La Société Générale, engagée dans un processus de désinvestissement en Afrique, a récemment suspendu la vente de sa filiale camerounaise. Cette décision intervient alors que la banque française attend des clarifications de la part du gouvernement camerounais concernant une éventuelle participation dans cette transaction.
Contexte de la Vente
En mai dernier, dans le cadre d’une restructuration de ses activités internationales, la Société Générale avait mandaté la banque Lazard pour vendre ses filiales en Afrique, dont celle du Cameroun, ainsi que celles en Tunisie et au Ghana. La filiale camerounaise est valorisée à 164,164 milliards de FCFA (250 millions d’euros). Cette opération s’inscrit dans une stratégie globale de réorganisation des activités de la banque sur le continent.
Clarifications Demandées au Gouvernement Camerounais
La banque française, dirigée par Slawomir Krupa, attend actuellement que le gouvernement camerounais précise ses intentions sur une possible prise de participation dans la Société Générale Cameroun. Cette demande de clarification a entraîné la suspension temporaire de la transaction.
Historique des Cessions et Désengagements
Avant cette suspension, la Société Générale avait déjà cédé ses filiales au Burkina Faso et au Mozambique en décembre 2023. Ces cessions s’inscrivent dans une tendance plus large où plusieurs banques françaises et britanniques révisent leur présence en Afrique. BNP Paribas, par exemple, a réduit ses activités sur le continent en cédant ses participations au Sénégal et en Côte d’Ivoire, tandis que le Crédit Agricole a vendu sa participation dans Crédit du Maroc. Le groupe BPCE s’était également désengagé en 2018 de ses participations au Cameroun et dans d’autres pays africains.
Raisons du Désengagement
Georges Meka Abessolo, expert en banque et finance, évoque plusieurs facteurs justifiant le désengagement de la Société Générale. Parmi eux, le faible poids des filiales africaines dans le groupe (2%), les règlementations plus strictes de la BEAC/Cobac sur le rapatriement des liquidités, et les exigences accrues en matière de fonds propres imposées par Bâle 3.