Un décret controversé crée une chefferie supérieure à Tchoudim, provoquant la colère du chef traditionnel de Bangangté et de ses notables. Des accusations d’annexion, de favoritisme et de manipulations administratives alimentent la tension.
Une chefferie contestée, une communauté divisée
Le 18 décembre 2024, une vive polémique secoue la ville de Bangangté, située dans le département du Ndé. Au cœur de la controverse : la création d’une nouvelle chefferie supérieure à Tchoudim, issue d’un décret administratif signé par le préfet du Ndé. Ce projet suscite une opposition ferme de la part du chef supérieur de Bangangté et de ses notables, qui dénoncent une tentative d’annexion de plusieurs villages au profit de cette nouvelle chefferie.
Des consultations opaques orchestrées par le sous-préfet
Mercredi 18 décembre, des consultations ont été organisées pour désigner le chef de cette chefferie nouvellement créée. Cependant, une question clé est restée sans réponse : « Quelle est l’étendue territoriale de cette nouvelle chefferie ? ».
Face aux interrogations des participants, la réponse du sous-préfet a été jugée évasive, voire méprisante :
« La poule ne parle pas des choses des dents. »
Il a ensuite renvoyé les plaignants vers le préfet du Ndé, signataire du décret controversé, tout en poursuivant les consultations.
Une sélection perçue comme biaisée
Le sous-préfet a annoncé que seuls les candidats vivant sur le territoire de la nouvelle chefferie pouvaient postuler au poste de chef de quartier. Cependant, en l’absence de clarté sur les limites territoriales, ce processus a été critiqué comme une manipulation orchestrée pour imposer Menkam Djambia, l’un des neuf notables de Bangangté, comme chef de Tchoudim.
Des tests de sélection en écriture, grammaire et orthographe auraient été mis en place pour légitimer cette désignation, mais les détracteurs dénoncent une véritable « mise en scène ».
Des accusations de corruption et de division
Le Roi Nji Monluh Seidou Pokam, chef supérieur de Bangangté, a évoqué lors d’une précédente réunion avec ses notables une possible corruption financière massive autour de cette affaire, destinée à provoquer une sécession planifiée au sein du groupement Bangangté.
Selon lui, cette stratégie viserait à affaiblir l’autorité traditionnelle de Bangangté et à fragmenter son territoire.
Un climat social sous tension
Alors que les consultations se poursuivent, la communauté de Bangangté est divisée entre colère et incompréhension. Les accusations de favoritisme, d’opacité administrative et de violation des règles traditionnelles alimentent un climat de méfiance envers l’administration locale.
Pour les notables de Bangangté, cette situation représente une atteinte grave à la cohésion sociale et à l’autorité traditionnelle de leur peuple.