Depuis le 1er novembre, le prix de la bière est passé de 650 Fcfa à 700 Fcfa, une hausse décidée par les brasseurs et les barmen mais jugée illégale par le ministère du Commerce. Ce dernier promet des contrôles pour contrer cette augmentation, tandis que les brasseurs défendent la nécessité de cette révision tarifaire face aux coûts croissants du secteur.
Un Conflit sur les Prix entre Brasseurs et Gouvernement
Depuis le 1er novembre 2024, les consommateurs camerounais paient leur bière à 700 Fcfa au lieu de 650 Fcfa. Cette hausse, soutenue par les brasseurs et les syndicats de barmen, vise à compenser les coûts croissants de production. Toutefois, Luc Magloire Mbarga Atangana, ministre du Commerce (Mincommerce), dénonce cette augmentation comme étant illégale, affirmant que les prix doivent être homologués par son administration. Le ministre a déployé ses équipes pour veiller au respect de la réglementation.
Des Justifications Économiques Avancées par les Brasseurs
Boissons du Cameroun, l’un des acteurs principaux, justifie cette hausse comme un ajustement nécessaire face aux frais de manutention et de transport. Selon Stéphane Descazeaud, directeur général de la société, ce réaménagement vise à équilibrer les coûts d’exploitation et maintenir la stabilité du secteur brassicole. Ce changement intervient après une réunion du 16 octobre, où brasseurs et barmen ont validé la hausse et une augmentation des ristournes pour compenser les charges des exploitants de débits de boissons.
Le Secteur sous Pression d’une Inflation Persistante
Depuis le début de la guerre en Ukraine, les acteurs brassicoles déplorent l’inflation des matières premières, du carburant et des coûts de production. Le directeur général de la Société Anonyme des Brasseries du Cameroun (SABC) avait déjà plaidé pour une révision des prix lors de l’inauguration de nouvelles installations en mars dernier, évoquant les impacts des coûts énergétiques et des interruptions de production dues aux coupures d’électricité.
La Charge Fiscale au Cœur des Revendications
Les barmen et brasseurs critiquent également le poids des taxes qui représentent près de 50 % du prix de la bière, plaidant pour un allègement fiscal qui permettrait de réduire les prix pour les consommateurs. Ils estiment que cette réforme fiscale, si appliquée, pourrait ramener le prix de la bière à 500 Fcfa. Pour eux, l’intervention du Mincommerce menace un secteur déjà fragilisé par des charges élevées et des difficultés d’approvisionnement.