Au Centre multifonctionnel de Bepanda, le maire de Douala a présidé la clôture du 2e camp de vacances inclusif et la remise de fauteuils roulants aux enfants atteints d’infirmité motrice cérébrale
Le 13 août 2025, une cinquantaine d’enfants handicapés et leurs familles se sont rassemblés au Centre multifonctionnel de Bepanda pour la cérémonie marquant la fin du 2e camp de vacances inclusif et la distribution de fauteuils roulants aux enfants atteints d’infirmité motrice cérébrale (IMC). Une initiative portée par l’Association Rêves de Parents d’Enfants Handicapés (ARPEH) et soutenue par des entreprises privées, qui vise à améliorer la mobilité et l’intégration scolaire de ces enfants souvent marginalisés. S’adressant, à cette occasion, aux familles, aux enfants, aux partenaires et à la société tout entière, le maire de Douala, Dr Roger Mbassa Ndine a insisté sur l’engagement de la Ville de Douala à être une cité où chaque enfant, quel que soit son handicap, a pleinement sa place. « Douala est une ville où chaque enfant doit avoir sa place, une cité où les rêves de certains ne doivent pas être bridés au motif de leur handicap, et où l’inclusion se traduit en actes », a-t-il affirmé.

Cette vision s’est matérialisée tout au long du camp de vacances, où les enfants ont pu rire, apprendre et explorer en toute liberté, entourés d’encadreurs, de familles et de bénévoles dévoués. Le Maire a rendu un hommage vibrant à toutes ces personnes, soulignant qu’elles n’offrent pas seulement de la joie et du partage, mais aussi « la liberté, l’autonomie et une place dans l’espace public à ces enfants qui ont tant besoin de ressentir notre chaleur ».
Un moment fort de la cérémonie a été la remise des fauteuils roulants, un geste à la fois symbolique et concret qui incarne l’essence même de l’inclusion. Le Maire a chaleureusement remercié les entreprises et mécènes qui ont soutenu cette initiative, les invitant à faire de l’inclusion un pilier de leur identité. « Les entreprises de la Ville de Douala devraient désormais faire de la solidarité une culture, et non une option », a-t-il déclaré, citant le Prix Nobel de la Paix, Muhammad Yunus : « Une entreprise n’a pas simplement pour but de générer du profit ; elle peut aussi viser à résoudre des problèmes sociaux ».

Le Dr Mbassa Ndine a également souligné que l’inclusion est l’affaire de tous. Il a lancé un appel clair et direct aux parents, enseignants, commerçants, médias et citoyens : « ce n’est pas à la personne handicapée de s’adapter à la société, mais à la société de s’adapter à tous ». Cette ambition, a-t-il rappelé, s’inscrit dans la vision du Chef de l’État, Son Excellence Monsieur Paul Biya, qui a toujours prôné la solidarité et l’humanité envers les personnes vulnérables.
Aussi, le maire plaçant l’événement dans le cadre plus large de son projet pour Douala a relevé que, « le thème retenu pour cette cérémonie n’est pas qu’un simple slogan. Il trace une ligne directrice, un cap, une ambition commune qui s’inscrivent dans le socle de la dimension sociale du projet de société que je m’emploie, avec les autres membres de l’Exécutif de la Ville de Douala, à traduire quotidiennement dans les faits. » Il liait ainsi l’inclusion à sa vision politique globale, où la solidarité n’est pas une option, mais un pilier de gouvernance. Cette ambition s’appuie sur des actions concrètes, comme le soutien au Centre multifonctionnel de Bepanda, qui a orchestré le camp.

S’adressant directement aux enfants, reconnaissant leurs attentes et leurs aspirations il a indiqué que « Vous souhaitez certainement que tous les autres enfants veuillent que vous grandissiez ensemble, c’est-à-dire qu’ils apprennent à vous regarder autrement, au-delà des différences et aussi, que vous rêviez ensemble, en projection d’une société où chacun aurait une place entière, sans condition aucune, sans discrimination, sans a priori négatifs pour les défavorisés ou les handicapés. » Un passage, poignant, qui a reflété une compréhension fine des barrières psychologiques et appelant à un changement de regard sociétal sociales, un thème rarement abordé avec autant de clarté par un élu local.
Reconnaissance et mobilisation des acteurs
Un point fort du discours du maire a été sa reconnaissance des acteurs impliqués. Ainsi, le maire a rendu hommage aux « familles courageuses, aux encadreurs dévoués, aux bénévoles passionnés, aux entreprises et mécènes engagés » non sans souligner leur rôle dans la réussite du camp et des dons. Il a salué spécifiquement l’Association Rêves de Parents d’Enfants Handicapés (ARPEH), «dont la détermination et le dynamisme constants contribuent chaque jour à adoucir la vie des enfants vivant avec l’infirmité motrice cérébrale (IMC) et à briser les murs de l’isolement. » Cette mention, combinée à celle d’Afrotitude Home pour la qualité du camp, a illustré la volonté du maire de valoriser les partenariats associatifs et public-privé, considérés comme des leviers essentiels pour pérenniser les actions sociales.

Nouveau paradigme
Dans son message, le maire s’est aussi adressé à l’ensemble de la société : “Ce n’est pas à la personne handicapée de s’adapter à la société, mais à la société de s’adapter à tous.” Il a appelé chaque secteur à prendre ses responsabilités : les parents à éduquer leurs enfants à la tolérance, les enseignants à faire de leurs classes des espaces d’adaptation, les commerçants à garantir l’accessibilité, les Média à raconter les réussites, pas seulement les souffrances…
Cette approche de responsabilité sociale représente une nouveauté dans le paysage économique camerounais, où les partenariats public-privé sur les questions sociales restent rares.
Une vision qui tranche avec l’approche traditionnelle qui place souvent la charge de l’adaptation sur les personnes handicapées elles-mêmes.
Pour mieux exprimer cette ambition, Dr Roger Mbassa Ndine s’est référé à la grande sagesse du chef d’Etat, Son Excellence Monsieur Paul Biya, qui dans son message à la nation le 31 décembre 2018, que invitait «chacun à faire preuve de solidarité et d’humanité à l’égard des personnes vulnérables. Une société juste et équilibrée est celle qui protège les plus faibles ». Pour Mbassa Ndine, cette cérémonie n’était pas qu’un événement social mais un jalon de son projet politique. “L’inclusion est un pilier de notre gouvernance”, a-t-il martelé, en promettant de développer des « politiques publiques locales véritablement inclusives, développer des partenariats structurants, et surtout, écouter les enfants et leurs familles, premiers concernés mais également, premiers experts». Il a alors réitéré sa conviction que l’inclusion est possible et enrichissante, à condition de changer nos regards et nos pratiques. « Ensemble, faisons de Douala la ville qui ne laisse personne derrière. Ensemble, prouvons que l’inclusion n’est pas une option mais un devoir. Ensemble, faisons battre le cœur de notre ville au rythme de l’humanité », a-t-il conclu, dans un dernier appel vibrant à la mobilisation collective.




