Le directeur par intérim de l’hôpital Laquintinie de Douala lance un appel urgent pour identifier 135 corps abandonnés entre juillet 2023 et juin 2024. Si aucune démarche n’est effectuée avant le 20 décembre, ces dépouilles seront inhumées dans une fosse commune.
Un phénomène récurrent à l’hôpital Laquintinie
Dans un communiqué daté du 17 décembre 2024, le professeur Guy Pascal Ngaba, directeur par intérim de l’hôpital Laquintinie de Douala, a révélé qu’un total de 135 corps avaient été abandonnés au service de thanatopraxie entre juillet 2023 et juin 2024. Ces corps proviennent de diverses sources et restent sans réclamation de proches ou d’amis.
L’abandon de dépouilles n’est pas un phénomène nouveau pour cet hôpital de référence. Déjà en juillet 2023, l’ancien directeur avait signalé une situation similaire. Chaque année, l’établissement recense en moyenne une centaine de corps abandonnés, une situation qui pèse lourdement sur les infrastructures hospitalières, notamment la morgue.
Un appel à la population
Face à cette situation, le directeur par intérim invite toutes les personnes à la recherche d’un proche disparu à se rapprocher du service de thanatopraxie pour effectuer les formalités nécessaires. Ces démarches doivent impérativement être accomplies avant le 20 décembre 2024.
Passée cette date, l’hôpital prendra des mesures conformes à la réglementation en vigueur : les corps non réclamés seront remis à la mairie de Douala pour une inhumation collective dans une fosse commune.
Des causes multiples
Plusieurs facteurs peuvent expliquer ce phénomène d’abandon des corps à l’hôpital Laquintinie :
• Précarité économique : certains proches n’ont pas les moyens financiers pour récupérer et inhumer leurs défunts.
• Isolement social : des personnes décédées sans proches identifiables ou ayant perdu tout contact avec leur famille.
• Manque de suivi administratif : des patients décédés anonymement, sans identification préalable.
Ces situations soulignent les défis sociétaux et économiques auxquels font face de nombreuses familles au Cameroun.
Conséquences pour l’hôpital et la mairie
L’accumulation des corps abandonnés engendre des conséquences notables :
• Saturation des infrastructures : la morgue de Laquintinie est régulièrement confrontée à un manque d’espace.
• Coûts supplémentaires : les frais liés à la conservation des corps et à leur inhumation représentent une charge financière importante pour l’hôpital et la mairie.
Malgré les rappels réguliers des autorités sanitaires, le problème persiste, nécessitant des solutions durables, comme la sensibilisation ou la création d’un fonds public pour soutenir les familles dans le rapatriement des corps.
Prochaines étapes
Pour les habitants de Douala, ce communiqué représente un dernier appel à l’action avant que les corps abandonnés soient inhumés dans une fosse commune, une procédure souvent considérée comme un ultime recours.
Date limite : 20 décembre 2024
• Contact : Service de thanatopraxie, hôpital Laquintinie.