L’ancien président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, a été condamné en appel à 15 ans de prison ferme pour enrichissement illicite, marquant un tournant dans les affaires judiciaires du pays.
Un tribunal de Nouakchott a prononcé, mercredi, une peine de 15 ans de réclusion à l’encontre de l’ex-président, Mohamed Ould Abdel Aziz, reconnu coupable d’abus de pouvoir et d’enrichissement illégal. Cette décision survient après un procès en appel qui s’est ouvert en novembre 2024, où M. Aziz, déjà condamné à 5 ans en première instance, a été jugé aux côtés de plusieurs anciens hauts responsables.
Détails de l’Affaire
Le tribunal a également confirmé la confiscation des biens de M. Aziz, qui a gouverné la Mauritanie de 2008 à 2019. En plus de la peine de prison, sa déchéance des droits civiques a été validée. L’audience s’est tenue sous haute surveillance policière, soulignant la gravité des accusations portées contre lui et ses anciens camarades.
Réactions de la Défense
Me Mohameden ould Icheddou, l’avocat de M. Aziz, a critiqué cette décision, la qualifiant de « politique » et dénonçant des irrégularités dans la procédure judiciaire. Il a annoncé son intention de faire appel devant la Cour suprême.
Contexte Politique
M. Aziz, 68 ans, fait partie des rares anciens chefs d’État condamnés pour enrichissement illicite. Son successeur, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, ancien partenaire dans le coup d’État de 2008, a toujours nié toute ingérence dans cette affaire. Cette situation souligne les tensions politiques persistantes en Mauritanie, un pays qui a connu des bouleversements majeurs.
Un Patrimoine Contesté
Les enquêteurs estiment que M. Aziz a constitué un patrimoine de 67 millions d’euros au cours de sa présidence, une richesse qu’il a toujours contestée, dénonçant un complot visant à le disqualifier politiquement. Lors de son procès, il a même insinué que son successeur lui aurait remis des valises d’argent après son élection en 2019. Cette affaire met en lumière les défis de la justice en Mauritanie et soulève des questions sur l’intégrité des institutions du pays.




