Face à une réduction drastique des subventions sur les carburants prévue dans le projet de loi de finances 2025, le ministre des Finances Louis Paul Motaze rassure la population : aucune hausse des prix à la pompe n’est envisagée, grâce à l’hypothèse d’une baisse des cours du pétrole sur le marché international.
Une réduction historique des subventions
Le projet de loi de finances 2025 du Cameroun prévoit une diminution majeure des subventions des carburants, passant de 263 milliards de Fcfa en 2024 à 15 milliards de Fcfa en 2025, soit une baisse de 94,2 %.
Malgré cette réduction, le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, assure que les prix à la pompe resteront stables, excluant toute hausse pour 2025, contrairement aux augmentations survenues en février 2023 et février 2024.
Une baisse liée aux fluctuations internationales
Cette décision repose sur une hypothèse clé : une baisse continue des cours du pétrole brut et des produits pétroliers finis sur le marché mondial.
« La subvention baisse parce que le prix sur le marché international baisse. […] Lorsque les prix à l’international baissent, ils viennent rejoindre un peu le prix à la pompe ici au Cameroun. À ce moment-là, on n’a plus besoin de soutien », a expliqué Louis Paul Motaze dans une interview accordée au média national.
Actuellement, le prix du baril de pétrole est de 68,24 dollars (données au 10 décembre 2024), tandis que le cours du Brent atteint 72 dollars. Ces niveaux permettent d’espérer un ajustement naturel des prix à la pompe, sans affecter le pouvoir d’achat des citoyens.
Les mécanismes de subvention expliqués
Le ministre a détaillé le rôle des subventions dans le maintien des prix à la pompe :
• Lorsque les prix à l’international sont élevés, le gouvernement absorbe la différence pour éviter une répercussion directe sur les consommateurs.
• En cas de baisse des cours mondiaux, le besoin de subvention diminue naturellement, car les prix importés s’alignent sur les prix locaux.
Cette approche vise à protéger le pouvoir d’achat des Camerounais tout en optimisant les dépenses publiques.
Pas de hausse des prix à l’horizon
Le gouvernement exclut toute augmentation des prix des carburants pour 2025, malgré les réductions budgétaires sur les subventions. Louis Paul Motaze a fermement rejeté les rumeurs de hausses dans le cadre du projet de loi de finances :
« Beaucoup ont vu que le soutien pour les produits pétroliers baisse et ont déduit que cela signifie une augmentation des prix. Mais c’est faux ! Cela n’existe pas dans le projet. »
Un contexte sous haute surveillance
Si la stratégie repose sur une baisse des cours internationaux, leur volatilité reste un défi majeur. Toute fluctuation imprévue pourrait nécessiter une révision des politiques de subvention ou une augmentation des prix à la pompe, bien que cela ne soit pas envisagé à court terme.
En 2024, les prix du baril ont oscillé entre 70 et 80 dollars, rendant l’hypothèse de stabilité plausible, mais non garantie.
Perspectives pour 2025
La réduction des subventions s’inscrit dans une volonté de rationaliser les finances publiques, tout en maintenant un équilibre entre les dépenses budgétaires et le soutien au pouvoir d’achat.
Le défi du gouvernement sera de garantir que cette politique reste soutenable, même dans un contexte mondial incertain.