Le 6 juin 2024, une annonce cruciale a été faite concernant Energy of Cameroon (ENEO), l’opérateur principal du secteur électrique camerounais. Cette démarche intervient dans un contexte où l’État camerounais a décidé de racheter les 51 % des parts détenues par le fonds d’investissement britannique Actis dans ENEO.
Diagnostic et Plan de Redressement
Le 4 septembre 2024, Serge Ihongolok Elong, coordonnateur du programme de réformes du secteur de l’électricité, a lancé un appel à manifestation d’intérêt pour recruter un bureau d’étude. Cette entité sera chargée de :
- Réaliser un Diagnostic Global :
- Analyser la situation technique, commerciale, opérationnelle, informatique, financière, organisationnelle et managériale d’ENEO.
- Comparer cette analyse avec les termes du contrat entre Actis et la République du Cameroun.
- Élaborer un Plan de Redressement :
- Définir les actions prioritaires à mettre en œuvre.
- Établir les indicateurs de performance, leur situation de référence, et les valeurs cibles annuelles.
- Prévoir les coûts estimatifs, les sources de financement, les délais et les risques associés.
- Créer un cahier des charges pour chaque action clé.
- Proposer un mécanisme indépendant pour la mise en œuvre des actions.
Contexte et Implications
Le projet de rachat par le gouvernement camerounais marque un tournant majeur pour le secteur énergétique du pays. Après près de 22 ans d’engagement privé, cette initiative vise à redresser ENEO, qui lutte contre des difficultés financières sévères, avec une dette cumulée de plus de 700 milliards de Fcfa à fin 2022.
Le Plan de Redressement du Secteur de l’Électricité au Cameroun (Prsec), conçu pour stabiliser ENEO, prévoit de mobiliser 6 000 milliards de Fcfa entre 2023 et 2030. Ce plan inclut la restructuration des dettes bancaires et commerciales ainsi que les investissements nécessaires pour éviter la faillite de l’entreprise.
Impact et Perspectives
La réussite de ces négociations et la mise en œuvre effective du plan de redressement auront des répercussions significatives sur le secteur énergétique camerounais. Cette initiative démontre la volonté du Cameroun de reprendre le contrôle de son infrastructure énergétique pour garantir une stabilité économique durable.




